Sweet Jesus Preacher Man |
En plein coeur du ghetto de Watts, un gangster se fait passer pour un prêcheur afin de pouvoir s'imposer comme le nouveau parrain du crime organisé local...
Au visionnage de cette série Z il est bien difficile de comprendre comment la prestigieuse MGM a pu tomber aussi bas, en allant se commettre dans un projet aussi médiocre. Bavard au possible, plombé par une réalisation empâtée et souffrant d'un budget minimaliste, Sweet Jesus Preacher Man déçoit sur toute la longueur. Le scénario, loufoque au possible, s'annonçait pourtant prometteur mais la carte du second degré, qui aurait pu vraiment faire merveille ici, a malheureusement été totalement écartée de l'intrigue.
Sortie en mai 1973, cette sous production qui bénéficie de la présence de Roger Mosley (le pilote d'hélicoptère de la série télévisée Magnum), William Smith et Michael Pataki, accumule tous les stéréotypes et poncifs négatifs qui ont tant contribué à l'époque à couler le genre Blaxploitation auprès de la critique. A ce titre, la courte scène de go-go dancing funky, filmée dans un night club malfamé, restera gravée dans la mémoire des cinéphiles les plus libidineux comme un anthologique moment d'exploitation psychédélique graveleux, isolé malheureusement au beau milieu d'un océan de fades platitudes. Si l'on peut gager ainsi que les incorrigibles inconditionnels du genre apprécieront malgré tout de retrouver ici tous les codes urbains trash du cinéma de ghetto, les profanes seront bien plus inspirés quand à eux de ne pas s'aventurer à visionner ce sombre film d'exploitation.
L'amateur éclairé, quand à lui, s'attardera sur le casting du film, particulièrement fourni en second couteaux de la série B afro-américaine : Damu King (The Black Godfather), Tom Johnigarn (Tom), Sam Laws (Truck Turner), Joe Tornatore (Black Samson)... Et ne manquera pas de s'intéresser à la performance très accrocheuse d'Horace Tapscott qui signe là le thème musical groovy du film, édité en 45T.
Il notera enfin que le cinéaste Henning Schellerup, tacheron notoire du cinéma bis, a également réalisé en cette même année 1973 deux médiocres nudies Blaxploitation : The Black Alley Cats et The Black Bunch (dans lequel on retrouve Michael Pataki). |