Candy Tangerine Man (The) |
Maquereau la nuit et businessman le jour, le Baron Noir mène ainsi une double vie trépidante partagée entre ses activités nocturnes sur le Sunset Boulevard et ses journées tranquilles de brave père de famille passées dans sa résidence chic de la banlieue de Los Angeles...
Dans cette provocante série Z signée Matt Cimber (The Black Six, Lady Cocoa), John Daniels, dans le rôle du mac, parade longuement au volant d'une Rolls Royce couleur citron framboise écrasée, équipée de gadgets qui feraient pâlir d'envie l'agent 007. A première vue cette mise en ambiance, qui nous évoque de façon un peu trompeuse les excentricités du souteneur Willie Dynamite, pourrait sembler alléchante. Tempérons notre enthousiasme car il faut tout de suite préciser que la réalisation de ce film, qui frise l'amateurisme, est desservie par une photographie souvent exécrable et un jeu d'acteurs particulièrement atroce. Pour ce dernier point, il faut dire qu'à l'exception de Marylin Joy (créditée ici sous son pseudonyme de Tracy King), les partenaires féminines du beau John ont quasiment toutes été recrutées dans les milieux pas vraiment sélect de la prostitution locale. C'est dire qu'au niveau du verbage très vert de ces demoiselles, on nage ici en plein cinéma réalité...
Pour ajouter un peu de surréalisme à cette ambiance très particulière, mais était-ce bien nécessaire, les quelques scènes d'action un peu gores de l'intrigue sont diffusées au ralenti dans un style expérimental pompier et criard censé provoquer des crises d'hystéries chez toute personne normalement constituée.
Vous saurez à peu prêt tout de cette curiosité grindhouse conçue sans réel scénario, ni fil conducteur, quand vous aurez appris que le soundtrack signé Smoke plagie allègrement les rythmiques Wah-Wah du légendaire thème de Shaft.
Sans doute à cause de ses excès délirants, cette fiction trashy, qui a été distribuée aux USA par Moonstone en mai 1975, est devenue aujourd'hui un OVNI culte auprès des fans les plus déjantés du cinéma Blaxploitation. Le sulfureux The Candy Tangerine Man, long métrage inprobable se situant en dehors de tous les dogmes cinéphiles, est donc, vous l'aurez bien compris, à réserver à un public très averti. |