Bloody Trail |
A la fin de la guerre de sécession, un officier de l'Union Jack grièvement blessé par deux déserteurs confédérés est recueilli et soigné par une jeune femme noire vivant seule dans le désert. Attaqué par une tribu hostile d'anciens esclaves, le couple, isolé dans une nature aride, devient la proie d'une impitoyable chasse à l'homme...
Aux antipodes du glamour kitsch des westerns hollywoodiens, le roi du nudies Roger Robinson a réalisé en 1972 cette dépressive et très atmosphérique relecture de l'un des plus tragiques épisodes de l'histoire des Etats Unis. Le mythe back to Africa des Bush Negros et la thématique militante visant à dénoncer l'ostracisme raciste et haineux d'une certaine Amérique opposée à toutes formes de métissage, sont abordés ici avec une certaine clairvoyance et une recherche esthétique hyper réaliste et dépouillée qui frise l'ascétisme. De par sa mise en scène minimaliste et son rejet de tout sensationnalisme, cette oeuvre singulière sincère, très engagée dans la dénonciation des absurdités de la guerre, se révèle ainsi particulièrement ardue à suivre, au risque d'en décourager plus d'un. Bloody Trail est, vous l'aurez donc bien compris, à réserver à un public de curieux très avertis.
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